Texte de Matthieu Delaporte
Mise en scène Matthieu Delaporte et Alexandre de La Patellière
Matthieu Delaporte et Alexandre de La Patellière reviennent ! Les auteurs à succès du « Prénom », offrent à la Scala un nouveau petit bijou de comédie aux dialogues et à l’intrigue ciselés.
Le personnage de Bertrand (Kyan Khojandi) , se définissant comme une sorte de Gatsby le Magnifique inversé est au bout de sa vie et de sa tristesse. Il va enjamber son balcon, pour se jeter dix mètres plus bas sur le sol ; quand un importun frappe à la porte… Armé d’un pistolet cet étrange visiteur (Eric Elmosnino)… déclare venir pour le tuer, rendant dès lors le suicide compliqué à réussir…
Les auteurs ont donc décidé de plonger leur plume comique dans l’encre sombre et acide de l’humour noir, et parfois même inquiétant. Il s’agit d’un face-à-face où la réelle identité de chacun des protagonistes, ainsi que leurs intentions, connaîtra des révélations surprenantes, ouvrant alors l’histoire à un niveau presque philosophique, sans jamais perdre son objectif, le rire.
Ils naviguent ainsi entre deux univers. La comédie noire à la Bertrand Blier (un hommage est-il fait d’ailleurs via le prénom du héros ?), dont Eric Elmosnino semble sortir tout droit avec son manteau de laine grise qui fait furieusement penser à celui de Gérard Depardieu dans « Buffet froid », d’une part. La comédie fantastique à la Lubitsch, d’autre part, et l’on pense fortement à « Le ciel peut attendre ». Mais chut…
Dans une scénographie élégante de Marie Cheminal, il faut reconnaître qu’Eric Elmosnino remporte le duel du plateau. Il trimballe une létalité goguenarde, traînante et désabusée, menaçante et amicale à la fois. Il nuance ses effets et rend crédible les facettes les plus étonnantes de son personnage, le faisant naviguer entre étrangeté et bonhommie mélancolique.
La salle réagit de manière unanime à la pièce, par des rires et des sourires nombreux. Ce n’est pas forcément l’éclat de rire qui est recherché par Matthieu Delaporte et Alexandre de La Patellière, et il n’y a ni crescendo ni situation paroxystique visant à déclencher une hilarité massive.
Ils réussissent une comédie douce amère, qui ravit une salle comble et généreuse en applaudissements.
Texte de Matthieu Delaporte
Mise en scène Matthieu Delaporte et Alexandre de La Patellière
Avec Kyan Khojandi, Eric Elmosnino, Adèle Simphal
Scénographie – Marie Cheminal
Régisseur général – François Hubert
Lumières – Laurent Béal Didier Brun
Costumes – Anne Schotte
Construction Décor – Romain Scrive et Arthur Lamon
Assistante – Léa Moussy
Assistante scénographie – Stéphanie Laurent
Assistant lumière – Didier Brun
Au Théâtre La Scala Paris à partir du 27 janvier du mardi au samedi à 21h, les dimanches à 15h.
https://lascala-paris.com/programmation/1h22-avant-la-fin/