ALEX LUTZ- Nouveau spectacle

Avec et mis en scène par Alex Lutz

Nous connaissons tous Alex Lutz grâce à son personnage de Catherine dans le programme « Catherine et Liliane » de canal plus, mis à l’antenne en 2011. Mais Lutz est un comédien, et metteur en scène, de longue date, bien avant d’obtenir la reconnaissance du grand public… en se cachant sous les traits de la pimpante secrétaire. Difficile certes d’imaginer, en riant aux papotages acides de la oisive employée, qu’Alexandre Lutz a, dès 1994 arpenté les scènes en jouant Brecht, Heiner Müller ou même Lagarce. Il quitte les terres arides du théâtre contemporain pour intégrer celles, plus irriguées, de la troupe de J.P. Palmade en 2007. En 2009, son rôle remarqué de fils ingrat de néo-nazi dans OSS 117 finira de le convertir en amuseur, jusqu’à obtenir en 2016 le Molière du meilleur spectacle comique pour son précédent « On man show ».

Dans son nouvel opus, présenté en première à l’Olympia, Il propose un spectacle parfois « désarçonnant », avec les qualités de ses défauts et inversement. On peine à adhérer tout d’abord, tant la première demi-heure est poussive, avec un texte trop récité et un manque certain de spontanéité et de ressort. Puis cela va mieux. Il faut dire qu’il s’agit là d’un galop d’essai puisque que ce sont les premières représentations. A noter, justement la présence sur scène d’un cheval qui amène étrangeté et beauté, et n’est jamais gadget. Aussi blanc que Lutz est blond, il est soit intégré, avec brio, à de vrais gags équestres, soit utilisé comme table de cuisine, avec encore et toujours un goût prononcé pour l’absurde. Parfois mélancolique et souvent poétique, Alex Lutz peine à vraiment être drôle comme si il n’y tenait pas tant que cela. Ainsi, un sketch, ou plutôt une petite forme, sans texte, où il déambule dans le cercle lumineux de la poursuite, fait par exemple figure de corps étranger. Comme piégé à l’intérieur de cette enveloppe de lumière, secoué ou attaqué par la bande sonore (patchwork de conversations, d’extraits de programmes radios…), il tourne, danse. Partition intime et justement déplacée, où le Lutz enfant dyslexique semble comme une hallucination scénique du Lutz comique. Enfin, on peut questionner la pertinence d’une salle aussi grande que l’Olympia, quand il est vraiment nécessaire de capter le visage et toutes ses inflexions, d’établir une connivence avec l’humoriste pour « rire avec lui et non « sourire à deux cents mètres de lui ». A voir donc plutôt dans des salles plus petites, et après rodage des effets comiques et du rythme.
Il n’est pas certains que ceux qui viendront chercher leur ration journalière de rigolade soient rassasiés par ce foin là. Mais sentir un acteur vibrer encore sous le masque du Onemaniste, n’est pas forcément une mauvaise nouvelle…

Photos: Jean-claude Lother

L’Olympia, 28, boulevard des Capucines, 75009 Paris
Du 3 au 25 février 2018

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *