VISAGE DE FEU

Visage de feu

de Marius von Mayenburg
Mise en scène: Pierre Foviau

Je me souviens du jour de ma naissance affirme le jeune Kurt. Et c’est cette quête obsessionnelle des origines, fatalement vouée à l’échec, qui va entraîner l’adolescent à refuser l’enfer de la tribu, qu’elle soit réduite à la famille ou qu’on l’envisage à l’échelle du monde. C’est autour d’une table monumentale, à la fois profane et sacrée puisqu’elle rappelle aussi bien la table familiale que la table de la Cène, que l’adolescent prophétise et voue aux gémonies la comédie familiale et sociale. A qui n’accepte pas la filiation et l’ancrage familial, s’ouvre le champ des possibles. Kurt clame le renversement de toutes les valeurs et convoque l’inceste, le crime et le délit et pour finir, le parricide. Kurt se brûle aux interdits et aux tabous,
incendiant, au propre comme au figuré tout ce qui lui semble obscur ou inaccessible, les autres (sa soeur) et le monde. On aime que les comédiens adoptent un jeu non réaliste qui sied à la banalité absolues des échanges ou à leur monstruosité. La parole est orchestrée par des changements de lumière qu’actionne chaque personnage au gré de ses prises de parole. S’éclaire alors le temps d’une parole, un visage de feu. Une guitare électrique aux sons rock de la révolte scande les espaces de cette tragédie, une horloge murale rappelant aux spectateurs que les Parques veillent en coin.

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Auteur : Marius VON MAYENBURG
Traducteurs : Mark BLEZINGER, Laurent MUHLEISEN, Gildas MILIN
Mise en scène : Pierre FOVIAU
Assistanat à la mise en scène : Antoine DOMINGOS, Béatrice DOYEN
Avec : Marie BOITEL, Adrien DESBONS, Émile FALK‐BLIN, Marion LAMBERT, Thierry METTETAL, Arnaud LEFIN (musicien)
Conception lumière : Vincent LOUBIÈRE
Construction décor : Alex HERMAN
Décoration : Frédérique BERTRAND
Conception sonore : Arnaud LEFIN

6-14 juillet  2016
1h50 (trajet navette compris)