Texte d’Harold Pinter
Mise en scène Ludovic Lagarde
Après l’amant, la collection est une autre variation d’Harold Pinter sur le thème du couple, du désir, du jeu entre fantasme et réalisation du fantasme. Le dramaturge dédouble ici le dispositif avec un couple homme/femme et un couple d’hommes. Il dédouble également l’espace scénique : attribuant le jardin au premier et la cour au second. Les deux couples se télescopent, s’entremêlent. Non sans humour, un humour très british.
Mathieu Amalric et Micha Lescot s’amusent beaucoup dans leur duo d’acteurs. Ils investissent avec force le jeu sans texte, les situations comico-burlesques, sans insistance mais avec une réussite certaine. Dans ce quatuor, c’est Micha Lescot qui toutefois s’impose scéniquement. Gestuelle hyper précise, corps chorégraphié, construction d’une silhouette prégnante, travail du phrasé du texte qui sublime le rôle. Le plus théâtral des quatre sans doute, dans le sens le plus élogieux.
L’histoire ? un vaudeville sans vaudeville, un Feydeau sans Feydeau. Ici l’amant ne fuit pas le mari cocu. Il n’y a d’ailleurs pas d’amant, et le tea-time remplace la course-poursuite. Rien ne chauffe, rien ne surchauffe. L’adultère version Pinter est une assiette anglaise pas un dindon (avec ou sans marrons).
Une assiette froide. Glaciale.
Texte d’Harold Pinter
Traduction Olivier Cadiot
Mise en scène Ludovic Lagarde
Avec Mathieu Amalric, Valérie Dashwood, Micha Lescot et Laurent Poitrenaux
Dramaturgie Sophie Engel
Lumières Sébastien Michaud
Scénographie Antoine Vasseur
Collaboration à la scénographie Éric Delpla
Costumes Marie La Rocca