Texte d’Harold Pinter
Mise en scène Ludovic Lagarde
Pinter et Lagarde nous entraînent dans l’étrangeté d’un couple, de son désir, de la nécessité dangereuse du fantasme. Comment lutter contre la désérotisation de l’autre, de son corps ? Comment résister à l’érosion mortifère du quotidien ? Par le théâtre et par le jeu ! Freud l’a depuis longtemps Expliquer: l’essentiel se joue sur une « autre scène» (der Andere Schauplatz ), inconsciente et trouble. On se fait autre pour sa compagne, son compagnon. Jeu dangereux, car cet espace scénique du désir, avec ses masques, est celui où l’on se révèle le plus. Au risque de rendre la réalité pauvre, la rendre irréelle. Vide de chair et de sens.

Sans (trop) révéler le dispositif dramatique de l’auteur, disons que ce jeu d’amant-songe, s’il vise à rallumer la flamme érotique, peut aussi enflammer le sentiment d’identité même des protagonistes. Laurent Poitrenaux et Valérie Dashwood incarnent avec finesse ce couple rangé/dérangé, simple et duplice.

Cette pièce, n’est pas sans parenté avec Maupassant et sa pièce « la paix du ménage » (connu également sous le titre « duel au canif ») . Il y explorait le trio mari-femme-amant dans un huis clos où la violence et la folie rôdaient.
Pas sans parenté non plus avec le « Vertigo » d’Alfred Hitchcock, où une femme se travestissait en une autre, pour entrer dans le désir et le fantasme inquiétant d’un homme.
Mise en abîme. Vertige de l’avant.
Texte d’Harold Pinter
Traduction Olivier Cadiot
Mise en scène Ludovic Lagarde
Avec : Valérie Dashwood, Laurent Poitrenaux et Guillaume Constanza
Lumière Sébastien Michaud
Scénographie Antoine Vasseur
Costumes Marie La Rocca
Assistante costumes Noémie Reymond
Réalisation Sonore David Bichindaritz
Conception vidéo Jérôme Tuncer
Assistante à la mise en scène Élodie Bremaud
Habilleuse Florence Messé et Noémie Reymond
Maquilleuses Mytil Brimeur, Juliette Hui et Charlène Torres
Régie générale François Aubry et Corto Tremorin