LES LIAISONS DANGEREUSES

De Pierre Choderlos de Laclos,

adaptation Benoît Lepecq, mise en scène Benoît Lepecq.

Choderlos de Laclos, auteur du siècle des Lumières, montre la décadence des milieux aristocratiques libertins à la veille de la révolution française. Le crépuscule d’un ordre oppressif et déviant.

Le succès du roman épistolaire est immédiat dès sa parution en 1782.

Comment résumer les Liaisons dangereuses ? Ce roman raconte les machinations tramées par deux héros libertins, le Vicomte de Valmont et la Marquise de Merteuil. Tout au long de l’œuvre, les deux personnages, qui ont été amants dans le passé, se racontent par lettres interposées leurs exploits libertins.

Le Vicomte de Valmont vit son libertinage ouvertement et se plaît à séduire puis déshonorer les femmes qu’il rencontre. La Marquise de Merteuil dissimule son libertinage en société mais a déclaré la guerre aux hommes et souhaite « venger son sexe ».

La Marquise de Merteuil, vexée d’avoir été éconduite par un de ses amants, le Comte de Gercourt qui s’apprête à épouser la jeune Cécile de Volanges, demande à Valmont de séduire et déshonorer la jeune Cécile avant son mariage. La Marquise de Merteuil promet à Valmont de s’offrir à lui en échange. Valmont accepte mais s’est fixé de son côté un autre défi : séduire la présidente de Tourvel, une femme pieuse à la vertu infaillible.

Le Pacte est scellé…

Quand on parle des « Liaisons Dangereuses », on se souvient autant de nos classes lycéennes que du magnifique film de Stephen Frears : J. Malkovich ! G. Close ! M. Pfeiffer ! K. Reeves et U. Thurman ! Difficile de marcher dans ce sillage prestigieux sans sombrer.

La Cie Lepecq et son Metteur en scène Benoît Lepecq, qui se distribue également dans Valmont ne tente pas cette gageüre.

Benoît Lepecq fait le choix audacieux, et risqué, d’un parti pris radical de distanciation qui amène plutôt le texte sur le terrain de Brecht :

Texte souvent déclamé, en détachant, jusqu’à l’extrême, certains mots, en en accentuant d’autres et produisant un effet d’écho et d’étrangeté. Il fait le pari de ne pas jouer, ni faire jouer les autres comédiens, dans une veine intimiste ou psychologique. Il faut dire ici que Benoît Lepecq est enseignant de théâtre au CRR de Rueil, et qu’il sait transmettre sa radicalité à ses élèves probablement et à sa troupe certainement. Il y a de fait une belle harmonie de jeu, et chacun suit le maître dans le chemin tracé.

La scénographie va également à l’épure : deux chaises, un mannequin représentant un patriarcat obsolète, une desserte à alcool représentant l’impasse de toute ivresse… et un jeu d’échec où le bien et le mal, le blanc et le noir, le féminin et le masculin s’affrontent jusqu’au mat… à la mort.

De Pierre Choderlos de Laclos,

adaptation Benoît Lepecq, mise en scène Benoît Lepecq.

Avec Benoît Lepecq, Céline Forest, Marianne Chassagne-Berthier, Lou Defressigne.

Théâtre de l’Épée de Bois – Cartoucherie (Salle Studio), Paris 12e

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