TCHEKHOV ET TOURGUENIEV UNE RENCONTRE DANS L’AU-DELA

Tchekhov et Tourgueniev, une rencontre dans l’au-delà

De et mis en scène par Simone Rist

La rencontre d’Anton Tchekhov et de Ivan Tourgueniev dans l’au-delà a été imaginé par Simone Rist. Metteuse en scène confidentielle de la scène allemande, autrefois implantée à Stuttgart. Une française compagne de route de Pina bausch dont elle a nourrit son art, grâce à un dialogue continue avec la chorégraphe, avant de revenir travailler en  France où elle réside aujourd’hui.

Et si l’envers du décor de cette vie était un paysage d’automne où l’homme libéré de ses souffrances pourrait s’asseoir sur un banc et retrouver les êtres chers et ceux qu’ils n’a pu rencontrer sur terre ? Un monde semblable au nôtre mais sans pesanteur…

L’amour, l’amitié les arts coexistent ici portés par les couleurs d’une reproduction géante d’un tableau impressionniste russe d’Isaac Levitan, qui fut un grand ami d’Anton Tchékhov.

Un monde, où les enveloppes flottantes des âmes  gagnées par le souvenir de leurs joies et de leurs peines passées, animent la chair des comédiens.

Mais alors pourquoi cette rencontre entre Yvan Tourgueniev, riche propriétaire terrien qui passa la majeure partie de son temps au plaisir de la chasse et Anton Tchékhov le médecin,  l’homme de théâtre capable de s’émouvoir au tréfond pour la mort d’un oiseau ?

J.L Godard disait qu’on ne peut bien parler de communisme que dans une Rolls Royce.

A l’aube du communisme, Tourgueniev, issue de la noblesse russe, élevé par des serfs avec qui il écrivit ses premiers poèmes,  se rendit compte de l’injustice des hommes des classes supérieures envers cette main d’oeuvre asservie.  Une injustice qu’il dénoncera toute sa vie jusqu’à écoper d’un mois de prison et être assigné à résidence, mais continuant néanmoins  d’écrire ce qu’il pensait du servage. De même Tchékhov, lui, le petit fils de serf, devenu médecin, nouvelliste reconnu et homme de théâtre, ne se laissa pas endormir sous les lauriers de la gloire,  luttant jusqu’à la fin pour extirper la russie impériale de sa dureté envers les pauvres, les exclus et les bagnards, à qui il rendit visite à la fin de sa vie tandis que la tuberculose le rongeait. il  voyagea ainsi jusqu’en Sibérie, à Sakhaline, pour rendre compte de l’inhumanité du traitement fait à ces hommes.

Deux  grands esprits non dogmatiques se rencontrent enfin, évoquant leur fascination commune pour Tolstoï, qu’ils connurent tous deux . Tolstoï l’humaniste, qui prônait le travail manuel, la vie au contact de la nature, le rejet du matérialisme.  

Deux esprits à la pensée moderne, remarquablement joués par Philippe Colin et Radoslav Majerik. Mais n’oublions par leurs muses: la chanteuse Christine Tocci à la voix vibrante pour ressuscité pauline Viardot l’amie de coeur de tourgueniev  et la danseuse Ines Derumaux qui incarne à merveille l’oiseau blessé des amours malheureuses des personnages de Tchékhov.

Loin d’une mise en scène éthérée, nous entendrons le chant,  nous verrons la danse et nous écouterons le riche dialogue des souvenirs, des doutes, des convictions profondes nés d’un autre siècle. Un débat profond à l’aube de la révolution  prolétarienne, rempli d’humour et sans suffisance, de deux hommes dont les destins de fortune, qui diffèrent tant de part leurs conditions sociales, se rejoignent dans la célébration de la vie et la nécessité de lutter pour rendre cette vie meilleure pour tous.  

Mise en scène: Simone Rist

Avec: Philippe Colin, Radoslav Majerik, Christine Tocci, Ines Derumaux

 

Du 4 octobre 2018 au 31 janvier 2019 à la Comédie Saint Michel, Paris
Tournée en préparation

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